De Balfour à Oslo

La Déclaration Balfour

02 Palestine 1914

Par la Déclaration Balfour en 1917, les Britanniques s’engagèrent à encourager la constitution d’un foyer national juif en Palestine, à faciliter l’immigration et le transfert de terres d’État au Yishouv (communauté juive de Palestine avant la création de l’État d’Israël).

A partir de 1920, la Palestine sous Mandat britannique devint l’objet de combats entre les nationalistes juif sioniste et arabe palestinien qui s’opposèrent l’un à l’autre ainsi qu’à l’occupant britannique. La lutte culmina avec la Grande révolte palestinienne de 1936-1939. La réaction des organisations sionistes fut violente et la répression britannique sanglante : 5000 morts côté arabe et 500 côté juif. La plupart des membres de l’élite politique palestinienne furent arrêtés et contraints à l’exil.

01 Partition Map

Après la Seconde Guerre mondiale, suite au génocide de la Shoah, le mouvement sioniste bénéficia du soutien des Européens tandis que les revendications nationalistes palestiniennes étaient reprises par la Ligue arabe récemment formée. En Palestine, les milices sionistes menaient de violentes campagnes terroristes contre l’occupation britannique. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations-Unies proposa un plan de partage de la Palestine (résolution 181) entre un État Juif et un État Arabe, Jérusalem et les lieux saints étant placés sous contrôle international. Les Palestiniens ne furent pas consultés. Le plan fut rejeté par la Ligue Arabe, les nationalistes palestiniens et les milices sionistes. La guerre civile s’intensifia.


La création de l’État d’Israël

03 Palestine 1948

L’état d’Israël fut crée le 14 mai 1948 au terme du Mandat britannique et les pays Arabes voisins intervinrent dans la guerre.

Le 3 avril 1949, la ligne d’armistice (Ligne Verte) divisa la Palestine en trois : l’État d’Israël fut reconnu sur les territoires conquis, la Cisjordanie contrôlée par la Jordanie et la Bande de Gaza par l’Égypte.

En 16 mois de guerre, 750 000 Palestiniens non juifs avaient été expulsés (an-Nakbah – la catastrophe) pour devenir réfugiés.

La colonisation

Après sa victoire contre la coalition Arabe lors de la Guerre des six jours en 1967, Israël occupa le Golan (Syrie), la Cisjordanie, le Sinaï (rétrocédé à l’Égypte contre un accord de paix en 1979) et la Bande de Gaza (décolonisée en 2005). Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU demandait le retrait des territoires occupés (résolution 242 du 22 novembre 1967), la première colonie Kfar Etzion voyait le jour en Cisjordanie et le gouvernement élaborait des plans stratégiques pour coloniser la Vallée du Jourdain et judaïser Jérusalem-Est. De vastes zones furent confisquées par nécessité publique, classées zones militaires ou terres d’État. L’implantation des grandes colonies commença en 1974, avec la création du mouvement nationaliste religieux Bloc de la Foi –Goush Emounim, partisan du Grand Israël Eretz Israël: la Judée et la Samarie (Cisjordanie) sont des hauts lieux historiques de l’ancienne nation juive et appartiennent aux Juifs en vertu d’une décision divine. A l’instar des pionniers du Yishouv, les nouvelles implantations reprirent le combat de la rédemption de la terre. Depuis l’arrivée au pouvoir du Likoud en 1977, cette idéologie guide la plupart des politiques israéliennes : le renforcement du maillage colonial territorial et l’accroissement du nombre des colons pour imposer une « souveraineté israélienne exclusive » sur le maximum de terres en Cisjordanie.

En vertu des Accords d’Oslo en 1994, 82% de la Cisjordanie sont contrôlés par Israël (zones B & C), les zones les plus densément peuplées par des Palestiniens bénéficiant d’une autonomie relative (18% : zone A). Depuis 2002, 15% de la Cisjordanie ont été confisqués pour la construction du mur.

L’État Palestinien qui vient d’obtenir (2012) un statut d’observateur à l’ONU exerce une autorité civile et administrative sur de multiples enclaves autonomes palestiniennes couvrant 18% de la Cisjordanie. La bande de Gaza est administrée par le Hamas depuis 2005. En Mars 2013, Barack Obama, lors de son arrivée en Israël a commencé son discours en disant en hébreu: « C’est bon d’être de retour ici en Israël ».  Il s’appuie sur une terminologie, des références bibliques et formulations semblables à celles utilisées par d’ardents sionistes. Il n’a fait aucune mention des Palestiniens d’Israël ou des 46 ans d’occupation militaire de la Cisjordanie.

En 2012, Israël compte 7,8 millions d’habitants (dont 1,9 millions de Palestiniens musulmans et chrétiens). 2,7 millions de Palestiniens et plus de 500 000 colons (150 colonies) vivent en Cisjordanie. 1,6 millions de Palestiniens vivent dans la Bande de Gaza. On compte 5 millions de réfugiés et descendants de réfugiés palestiniens dans une dizaine de pays (dont 2 millions en Jordanie).