Imposer une souveraineté israélienne exclusive sur Jérusalem et sa région

NABI SAMWIL


La majorité des 1000 habitants de Nabi Samwil furent expulsés en 1967 par les autorités israéliennes. Ceux qui restaient furent regroupés dans quelques maisons et le village en grande partie rasé. Aucune construction n’a été autorisée depuis. Le village n’a été raccordé au réseau d’eau de Ramallah qu’en 1986, alors que les deux sources du village étaient réquisitionnées par les autorités israéliennes. Son rattachement au réseau électrique date de 1981. Comme à Hébron, une partie de la mosquée a été confisquée et transformée en synagogue. Il est interdit d’améliorer l’état des routes, de l’école et d’installer un éclairage public. Situé à 5 km au nord-ouest de Jérusalem, le village est séparé, par le mur, de Ramallah à laquelle il rattaché administrativement. Vivant en zone C, sous contrôle militaire israélien, ses 200 habitants subissent d’incessantes incursions militaires.

 

La première ceinture

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« La première ceinture du Grand Jérusalem » est matérialisée par le mur de 142 km qui enveloppe la partie orientale de la ville. S’enfonçant jusqu’à 14 km en Cisjordanie, son sinueux tracé inclut le maximum de colonies et de terres du côté israélien, avec un minimum de Palestiniens. Le mur isole les villes, les villages et les quartiers palestiniens les uns des autres et de la Cisjordanie et interdit le libre déplacement des habitants tandis que les colons bénéficient d’autoroutes réservées directes vers Jérusalem, Tel-Aviv et la Mer Morte. Il est considéré comme illégal par l’ONU et la Cour de Justice Internationale (CIJ).

ABU DIS

 

Le village d’Abu Dis, à 3 km au sud-est de Jérusalem est coupé en deux par le mur. Sa partie Ouest est intégrée à la municipalité israélienne de Jérusalem. Le cœur du village (15 000 habitants dont 10 000 étudiants ou employés de l’Université d’Al Quds), lié depuis des siècles à Jérusalem est désormais enclavé derrière le mur et cerné à l’est par la colonie Ma’ale Adumim.

RAMALLAH

 

Le district de Ramallah compte 220 000 habitants. Depuis 1995, l’agglomération abrite, en plus de nombreuses ONG, les institutions de l’Autorité Palestinienne. La levée partielle de l’occupation, la professionnalisation des forces de sécurité palestiniennes et la perfusion financière permettent à 20 % des habitants de cette enclave libre (zone A) de bénéficier d’une prospérité et d’un calme relatifs. Pour les autres, vivant dans les camps de réfugiés en périphérie de la riche Ramallah (zone B), l’horizon est le mur qui fait figure d’enceinte de prison : 60 000 Palestiniens de cette région vivent dans des quartiers morcelés par le mur et les colonies. Au checkpoint de Qalandia, le principal des 4 points de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem, 24 000 personnes patientent chaque jour dans de longues files d’attente pour rejoindre leurs lieux de travail, leurs écoles, leurs familles.

BETHLEEM

15 Bethleem

Le district de Bethléem compte 140 000 habitants musulmans et chrétiens. A l’est, des collines arides plongent vers la Mer Morte. Au sud, s’étend le vaste bloc colonial de Gush Etzion. Au nord et à l’ouest, le mur annexe de vastes terres aux colonies de Jérusalem et enserre le camp de réfugiés Aïda. Une route entourée de murs surmontés de miradors pénètre dans la ville jusqu’au Tombeau de Rachel.

 

Pour rejoindre Jérusalem à 10 km, les habitants du sud de la Cisjordanie doivent passer par le checkpoint de Gilo au nord de Bethléem. Le trajet commence dans un hangar sordide où il faut parfois patienter pendant des heures. On s’avance dans d’étroits et bas couloirs. Les soldats israéliens crient des ordres en hébreu dans les haut-parleurs. A l’autre bout, un tourniquet s’ouvre par intermittence, laissant passer à chaque fois une dizaine de personnes. Une autre file mène ensuite à un autre tourniquet puis à un guichet où des soldats derrière des vitres blindées contrôlent les identités, refusent le passage ou font signe de passer d’un mouvement de tête. Si la plupart des voyageurs présentent des pièces d’identité ou des autorisations, certains utilisent des cartes magnétiques ou placent la paume de leur main sur des scanners pour obtenir le droit de passage. Les Israéliens, eux, passent en quelques secondes le checkpoint sur l’autoroute réservée qui relie Jérusalem aux colonies au sud de la ville.

La seconde ceinture

 

« La seconde ceinture du Grand Jérusalem » est constituée par les multiples colonies implantées au-delà du mur, dans un rayon de 40 km autour de Jérusalem. La majeure partie des terres de cette région sont classées en zones B et C (sous contrôle israélien) et les habitants sont ciblés par des politiques coloniales très agressives : confiscation de grandes surfaces pour l’installation et l’expansion des colonies et des infrastructures civiles et militaires (routes, murs, barrières, tours de contrôle, checkpoints…), déplacements limités, interdiction de manifestation, violence contre les biens et les personnes, raids de l’armée, emprisonnement des militants.

GUSH ETZION

 

Le bloc colonial Gush Etzion s’étend du sud-est de Jérusalem au nord d’Hébron et de la Ligne Verte jusqu’au Désert de Judée. Composé d’une vingtaine de colonies (60 000 colons) et d’autant d’avants postes (créés sans l’approbation mais souvent avec l’aide du gouvernement israélien), il empêche toute continuité territoriale entre Bethléem et Hébron. Pour les Israéliens, Gush Etzion est attrayant en raison de sa localisation à 20 km de Jérusalem à laquelle il est relié par un système de routes et de tunnels permettant de contourner les agglomérations palestiniennes, mais aussi des avantages que le gouvernement fournit aux colons de Cisjordanie. Les villes de Bethléem, Beit Jala, Beit Sahour, de nombreux villages et deux camps de réfugiés (230 000 personnes) sont incluses dans la zone d’influence du Conseil Régional de Gush Etzion. Cinq villages palestiniens (20 000 personnes) se retrouvent dans des zones closes à l’intérieur du bloc de colonies. De nombreuses agressions sont perpétrées contre les populations, leurs cultures et oliviers sont arrachés, leur bétail empoisonné. En 2010, les obstacles de formes variées (barrières, levées de terre, blocs de béton, checkpoints…) étaient plus de 200.

MAALE ADUMIM

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Troisième plus grande colonie israélienne, Maale Adumim, à 7 km à l’est de Jérusalem, est un élément clé de « la seconde ceinture du Grand Jérusalem ». Ses 40 000 habitants sont reliés à Jérusalem-ouest par des routes de contournement, disposent d’une vaste zone industrielle et commerciale, d’institutions culturelles et éducatives, d’espaces verts. Le projet East 1 d’extension de la colonie sur 53 km2 (soit la moitié de Paris) expropriera des nouvelles terres pour construire des routes, des aires de détente et de commerce, des résidences, un site de recyclage, des carrières… Préjugeant du résultat des négociations en cours sur les frontières et le statut de Jérusalem, cette extension empêchera toute continuité entre le nord et le sud de la Cisjordanie, rendant problématique la viabilité du futur État palestinien. Le projet E1 a été définitivement validé par le gouvernement israélien le 29 novembre 2012, le jour même où l’État palestinien devenait membre observateur à l’ONU.

HERODION

 

L’Hérodion, nommé tour à tour Djebel Fourdeiss -montagne du petit paradis, Djebel Khreïtoun -montagne de saint Chariton, Djebel el-Franj -la montagne des francs, est sans doute le plus impressionnant des palais-forteresses du roi Hérode le Grand. Edifiés entre 24 et 15 av. J.-C., le palais et la ville symbolisaient la puissance royale. D’après l’historien Flavius Josèphe, c’est ici-même qu’Hérode fut inhumé. Le site fut occupé à deux reprises par des insurgés juifs, les Zélotes, de 66 à 70 ap. J.-C. puis lors de la révolte de Bar Kokhba de 132 à 135, rebelles qui auraient choisi comme à Massada le suicide plutôt que le fil de l’épée romaine ou la crucifixion. Le site fut réoccupé à la période byzantine puis à l’époque des croisés. Ce lieu historique situé au sud-est de Bethléem ainsi que les terres alentours ont été confisqués par le gouvernement israélien.